La robe de dessus est simple, courte mais présente des broderies. Une telle robe semble adaptée au travail qu'elle est en train d'effectuer même si les broderies et l'ampleur limitée détournent son usage des travaux des champs.
Pour réaliser cette robe simple mais soignée et ouvragée, j'ai utilisé un lainage assez fin, de couleur jaune pâle.
Le patron est assez simple. Sur la source, les manches sont relevées. J'ai interprété ceci comme des manches droites, ni évasées, ni ajustées qui se relèvent pour permettre de réaliser certains travaux sans être gênée.
J'ai coupé la robe droite également, l'ampleur peu importante, ne limite pas les mouvements les plus simples puisque la robe est arrêtée à mi-mollet. Cette robe me permet aisément de marcher en campagne, y compris dans les herbes et hors chemin et d'enjamber de petits obstacles (un bancs sera la limite).
Pour l'encolure qui n'est pas visible de manière claire sur l'enluminure, j'ai opté pour un amigau assez court qui permet juste le passage de la tête. Il peut être fermé par une fibule ou un fermail.
J'ai essayé de réaliser des broderies simples au point de tige. En laine épaisse, teintée de couleurs vives[1], le motif du bas de la robe est un motif géométrique à losanges que l'on trouve assez fréquemment sur les sources de l'époque.
Les poignets et l'encolure n'étant généralement brodés que dans le cas de costumes visiblement plus riches, j'ai simplement rehaussé les coutures d'un liseré vert au point de tige.
Le voile entoure le visage et est attaché par une boucle, on trouve ce type de coiffe souvent dans ce manuscrit mais aussi sur d'autres sources, y compris plus tardives, comme les vitraux de la cathédrale de Chartres.
J'ai réalisé des chausses basses dans la même étoffe. Elles sont tenues par des cordelettes en laine tressées à 4 brins. Cette méthode donne une certaine élasticité dans la cordelette, ce qui permet de serrer suffisamment pour que la cordelette tienne sans couper la circulation. Une autre solution intéressante pour l'attache est à chercher du côté des galons tissés.
Notes
[1] La laine rouge est teintée à la garance et la verte par des bains successifs de gaude et de pastel.