Aumônière brodée

J'ai réalisé une petite aumônière brodée. Bien que nous n'ayons aucune certitude sur l'emploi de tels accessoires dans un cadre civil à l'époque qui nous intéresse, cette bourse/aumônière peut être pratique.

Elles est réalisée dans du lin blanc, brodé à la laine fine, l'intérieur est doublé de lin rouge et les cordelettes sont en laine tressées.

Le motif animalier est tiré d'une crosse d'évêque en ivoire datée du XIe siècle.

Aumônière brodée

Les points utilisés pour la broderie sont : le point fendu pour les contours et le point de bayeux pour les remplissages.

Détail de l'aumônière

Sur ce détail on distingue bien les 3 étapes qui composent le point de bayeux :

Détail du point de Bayeux

Pour les passants, je n'ai pas cousu d’œillets mais ai simplement écarté la fibre du tissus afin de laisser passer la cordelette. Au bout de quelques temps la fibre entoure naturellement la cordelette sans pour autant la bloquer. Il existe des pièces archéologique de perce-oeillets en os (fouilles de Puymons dans le Juras, datées du XIIIe siècle) pour réaliser ce type d’œillets qui attestent cette pratique.

Détail des passants

Nous n'avons pas de certitude concernant l'utilisation de ce genre d'aumônières (en tissus, brodée) aux XIe et XIIe siècle. Si quelques une nous sont parvenues, elles avaient vraisemblablement des utilisations liturgiques (comme sac à relique).

On a trace dans l'iconographie ou les fabliaux de bourses de tissus ornées offertes en gage d'amour, de reconnaissance, ou pour conserver des objets précieux. Dans le Lai de Milon (Lais de Marie de France), le chevalier donne une aumônière de soie à son fils (bébé) illégitime et caché, dans laquelle est dissimulée une lettre contenant le nom de son père et l'histoire de sa mère avant de confier l'enfant à une parente.

Une hypothèse propose que l'aumônière ait été une bourse que l'on portait à la ceinture et qui, à l'origine contenait l'argent destiné aux aumônes[1].

Dans l'iconographie, encore, on trouve peu de représentation de bourses ou d'aumônières de quelque type que se soit. On a néanmoins quelques traces (dans l'iconographie et les fabliaux) du port de ces accessoires sous les vêtements de dessus, ainsi protégée de la vue et des vols.

Notes

[1] E. Goddart, Women's costume in french texts.

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